Le Trou du Diable
412, rue Willow
Shawinigan ( Québec )
G9N 1X2
Tél. : 819-537-9151
Certains lieux sont plus inspirants que d’autres. À Shawinigan, il ne manque pas de ces lieux, à cause surtout de la proximité des chutes et des remous. Le « Trou des mauvais manitous » provient de légendes amérindiennes La croyance populaire voulait que ce trou sans fond mène directement en enfer. Son nom changea ainsi pour devenir le « Trou du Diable ». Toute une inspiration pour les membres de cette coopérative brassicole : André Trudel, Maitre-brasseur, Isaac Tremblay, le directeur général, Franck Chaumanet, le cuisinier, Dany Payette, brasseur et Luc Bellerive, le maître d’hôtel. Toute une équipe!
En 1998, André partit en voyage de découverte en Europe. Avant son départ, il aimait déjà la bière, et le voyage ne fit que le conforter dans cette passion. Il revint avec le projet de brasser sa propre bière. En 1999, il s’associe avec Isaac, et tous les deux se lancent dans cette nouvelle aventure. Ils élaborent un plan d’affaires, puis, en 200, Franck se joint à eux. L’idée d’un pub offrant un menu léger évolue en bistro-restaurant. En 2001, nos trois amis sont au bord du découragement : aucune institution financière ne se montre vraiment intéressée à soutenir un tel projet. En 2003, Luc et Danny entrent en scène. Pourquoi pas une coopérative alors? Le Centre local de développement est le premier bailleur de fonds à croire au projet, et la Caisse d’économie des travailleurs du Québec embarque à son tour.
On choisit un bâtiment situé près des chutes du Trou du Diable, mais d’importantes rénovations s’imposent. On doit réaménager complètement un quatre et demi et construire une rallonge pour y loger l’installation de brassage. On réutilise certains matériaux originaux de qualité, comme des planches de pin rouge de la Colombie-Britannique. On refait une toilette aux murs extérieurs de façon à donner un cachet unique à l’établissement.
André, qui aime les bières goûteuses, brassait des bières de ce style depuis longtemps. Mais il voulait un produit qui serait au goût des clients peu familiers avec les bières de spécialité. Il demanda l’aide de Michel Gauthier, des Laboratoires Maska, pour mettre au point une recette plus facile d’approche pour les néophytes. Ainsi est née La Pitoune (d’après le nom qu’on donnait au bois de flottaison, mais aussi avec un clin d’œil à la femme de mœurs légères), une bière blonde. Depuis, André a changé la recette pour la rendre plus personnelle, avec un peu plus d’amertume et de corps.
Le menu des bières se divise en deux : les bières grand public et les bières pour palais plus développés. Ici on apprécie autant les lagers que les ales! Un choix de 43 recettes permet d’offrir neuf bières enfûtées pour le service. Il y en a pour tous les goûts, et tout le personnel est formé pour répondre aux questions des clients sur les différents produits.
Durant la première année, on a brassé un total de 434 hectolitres, soit le double des prévisions. L’équipement provient à l’origine d’une brasserie américaine, incluant trois fermenteurs de 10 hectolitres et trois cuves de conditionnement. Depuis, la micro-brasserie a doublée sa production en remplaçant ses fermenteurs par des 20hl. Une salle de garde est également opérationnelle depuis peu. Le brasseur a utilisé des malts de la malterie Frontenac dès le début de la deuxième année pour concocter une recette de Kolsch allemande. On retrouve d’ailleurs beaucoup de bières d’inspiration allemande au menu : des Weizen, des Bock, une Crystal Weizen! Mais il y en a aussi de style anglais : ale, porter, pale ale, light bitter et irlandais, comme un Irish Stout. Finalement, les bières de style belge n’ont pas été oubliées : une bière d’abbaye, une ale belge et une blanche, pour n’en nommer que trois.
La cuisine offre une carte variée, incluant des plats à la bière et des produits du terroir tels le poisson fumé de Saint-Alexis-des-Monts et des assiettes de fromages de la région (de Sainte-Anne-de-la-Pérade ou de la fromagerie L’Ancêtre à Saint-Grégoire). Côté entrées, des salades, des antipasti, des charcuteries et d’autres fromages de la région. Parmi les plats principaux, on note l’agneau du Québec, le ragoût à la bière, des burgers, des poissons, des viandes de gibier et des côtes levées, qui donnent tous l’eau, ou plutôt la bière à la bouche! Un choix de petits saucissons, croustilles ou petits sandwichs peut combler un petit creux de milieu de soirée.
Côté divertissement, on organise des activités de dégustation avec conférenciers, des soirées de jeux de société ou de jeux de rôles, des soirées meurtre et mystère, des activités sportives ainsi que des spectacles et des soirées « philosophales ». « Houblon et discussion s’alchimisent afin que de ces substances émerge l’admirable, l’honorable et le véritable sens commun », dit-on sur le site du Trou du Diable.